Nous avons découvert cette année pour la toute première fois des nids de frelons asiatiques ou frelons à pattes jaunes (Vespa velutina) dans l’une de nos réserves naturelles (Nampîre). La sous-espèce (Vespa velutina nigrithorax) a été introduite en France début des années 2000 avant d’essaimer un peu partout en Europe. Il est plus petit que le frelon européen (Vespa crabo) et se distingue par sa tête et son thorax de couleur noire, son abdomen barré d’une ligne jaune-orangée et ses pattes jaunes. Bien adapté à notre climat et sans réel prédateur en raison peut-être de son introduction récente, le frelon asiatique gagne chaque année un peu plus de terrain. De plus, il se reproduit très rapidement. La reine fondatrice de type européen peut pondre jusqu’à 40 œufs par jour alors qu’une fondatrice de type asiatique peut atteindre la centaine. En effet, une fois le nid primaire construit, les ouvrières qui étaient attachées à cette tâche vont pouvoir s’occuper davantage des larves et de la recherche de nourriture pour alimenter la reine. Le nid devenu trop petit, les ouvrières partent à la recherche d’un nouvel endroit, souvent en hauteur, pour construire un nid plus grand. Toute la colonie migrera ensuite vers ce nid dit secondaire dans lequel la reine n’a plus d’autre tâche que de pondre tant et plus.

Il était important de pouvoir détruire ces deux nids primaires avant ce déménagement, la poursuite des pontes et l’émergence des nouvelles reines fondatrices. Rappelons que l’espèce est classée comme «exotique envahissante», considérée comme nuisible principalement en raison de son impact sur les abeilles sauvages, domestiques (ruchers) et la biodiversité en général. La Région Wallonne recommande son élimination. Détruire une espèce au profit d’autres n’est jamais une décision facile à prendre. Nous l’avons fait, l’avenir nous dira si cela était ou non judicieux.

Anne-Françoise Biet