Quelques jours après l’incendie qui a ravagé une grande partie de l’Allgemeines Venn, dans la partie eupenoise de la Réserve Domaniale des Hautes Fagnes, il est possible d’en esquisser un premier bilan. Si les photos des sites brûlés peuvent être spectaculaires, les dégâts subis par la nature sont relativement limités. On peut faire les constatations suivantes :

• Le feu a parcouru une surface de quelque 155 hectares, mais de manière irrégulière, laissant parfois des ilôts intacts ;
  

• Le feu n’est jamais entré dans la tourbe, d’ailleurs inexistante ou très peu épaisse dans cette zone ; il couvait cependant encore dans des andains, cinq jours après le sinistre ;
  

• Ce fut un feu de surface qui a carbonisé la végétation basse, les touradons de molinies, les buissons de genets et de saules, les jeunes bouleaux, mais épargné les plus grands arbres ;
  

• Il a notamment parcouru de vastes zones restaurées par étrépages et couvertes d’éricacées (callunes, myrtilles…), mais celles-ci se régénéreront sans doute sans problème ;
  

• La grande tourbière la plus proche (Kutenhart) ainsi que les fonds humides de la Getz n’ont pas été atteints ; les forêts voisines ont été protégées ;
  

• Les pourtours des lithalses (« viviers ») ont brûlé mais les marais centraux sont intacts ;
  

• Contrairement au grand incendie de 2011, aucun site paysager majeur n’a été détruit et ceux qui ont été touchés s’en remettront sans doute assez rapidement ;
  

• Comme on l’a déjà souligné, ce sont certainement les oiseaux nicheurs au sol (pipits, pouillots, tariers…) qui ont malheureusement le plus souffert.

Texte et photos Roger Herman